L’Opéra Studio de Bienne. Premières scènes suisses

(« APPRENTISSAGE ET PREMIERS TOURS DE PISTE » – TEMPS 3)

En 1997, tous ces éléments épars, ces « fragments de vocation » trouvent cependant un premier cadre formel et « intégré », comme on aime à dire de nos jours : j’entame en effet alors les cours de l’Opéra Studio de Bienne. En plus d’enseignements passionnants, la petite école posée sur la frontière linguistique offrait à ses élèves des occasions de multiplier les prestations publiques, dans le charmant théâtre de Bienne, aux allures de « bonbonnière ». Camille dans la Veuve joyeuse de LEHAR, Remendado dans le Carmen de BIZET ou encore Campo Tasso dans Les Brigands d’OFFENBACH : voici, pour une bonne part, ce qui constitua mon véritable écolage. Le Chef Franco TRINCA, les metteurs en scène Martin MARKUN et Franz WEBER, ainsi que Kurt DREYER dans l’éducation corporelle auront ici joué le rôle de véritables piliers pédagogiques et artistiques !

Mais voilà que les choses s’emballent : les théâtres de Lucerne – avec, ici, aussi le rôle marquant du Regista dans Re in Ascolto de BERIO – et de Zürich m’invitent pour chanter le Don Ottavio du mythique Don Giovanni. Toujours au service de MOZART, j’ai interprété peu après – à l’Opéra de Bâle – mon premier Ferrando dans le Cosi fan tutte.

Tout affamé d’opéra que j’étais déjà, j’appréciais aussi grandement l’oratorio. Dans ce registre également, ces années du début de vingtaine furent ainsi l’occasion d’étoffer solidement mon répertoire, à la faveur de collaborations nombreuses et toujours gratifiantes avec l’énorme vivier de musiciens et de chanteurs – amateurs comme professionnels – qu’il me fut donné de côtoyer au sein de ma région natale.